Pêcher en Meuse : soyez efficaces, pêchez au feeder !!
On entend souvent dire (et à raison) que le prix de l’amorce et des esches a augmenté et qu’une partie de pêche n’est plus donnée. Si au moins la pêche était facile ! Une belle journée, une amorce bien préparée, des quantités optimistes et puis pas ou peu de touches. Cette situation frustrante est arrivée à tout le monde. Aller pêcher et ne rien prendre alors qu’on a tout mis de son côté et que le portefeuille a dégusté, c’est énervant.
J’ai une solution. Elle n’est pas miraculeuse (j’ai arrêté de croire aux secrets jalousement gardés qui permettent de toujours prendre, ils n’existent pas), mais a le gros avantage de n’être pas chère et de jouir d’une grande efficacité sur les beaux poissons. Oui, vous l’avez peut-être deviné, je parle du FEEDER. Je persiste et signe, c’est une technique du présent et de l’avenir. Qu’on se le dise !
Où ?
J’ai choisi un endroit bien connu de la Basse-Meuse
liégeoise : le secteur derrière le terrain de foot de Lanaye, non loin du Chalet «Amon Nos autes». La raison de ce choix
est évidente. Le lieu est joli, les eaux poissonneuses et, enfin, les berges
ont été aménagées il y a peu par le MET.
Ce très beau travail a été fait après que la Fédération de la Basse-Meuse et la MPW se soient concertées avec le MET. Cette collaboration avec le
Ministère n’en est qu’à ses débuts, mais les premiers résultats sont des plus
prometteurs (Lanaye et le Wérihet à Wandre sont les exemples les plus
marquants). Pour rappel, le cahier de travail sur lequel se base le MET a été
réalisé par notre secrétaire et notre président. Il relève précisément l’état
de toutes les berges, ainsi que leur accessibilité sur tout le territoire de la
Basse-Meuse (la Meuse de l’aval du barrage Monsin à la frontière hollandaise,
ainsi que le canal Albert).
L’aménagement
du secteur à Lanaye est remarquable car il préserve les berges, en leur
redonnant un aspect naturel, et il constitue des banquettes de pêche, proches
de l’eau et bien stables. Le tout est renforcé de cailloux discrets de taille
moyenne. Une belle réussite !
Nos
objectifs
Deux paramètres nous intéressent particulièrement
aujourd’hui :
- Dépenser le moins possible
- Prendre le plus possible
On va chercher le poisson où il se trouve.
L’amorce
Elle a
tout intérêt à être simple. Pour ma part, j’utilise toujours une préparation
que j’avais donnée dans un précédent FP : 1kg de VDE Feeder avec 1/2kg de
chapelure rousse. Selon la mouille, elle peut tout faire : exploser en
surface ou tenir le coup lors d’un lancer appuyé à plus de 60m. 3,50€ pour la
VDE et rien pour la chapelure, je la fais moi-même.
Pour
savoir si l’amorce est assez mouillée, remplissez votre feeder et trempez-le
énergiquement dans le bord : s’il ne reste rien de l’amorce, rajoutez un
peu d’eau. Il faut que la composition ressorte quasi indemne de cette leçon de
natation … sinon ? Et bien, vos précieuses esches n’atteindront jamais le
fond de la rivière, condition sine qua non pour attirer le poisson.
Le montage sandwich. Déposez des esches sur l’amorce et emprisonnez les dans le feeder en les coinçant entre 2 bouchons d’amorce. Mettez donc toujours les esches petit à petit dans votre amorce. |
Les
esches
Rien
ne sert d’en prendre trop. 1/2L de gros asticots (un mélange de blancs avec un
peu de bronzés et de rouges a ma préférence. Quelques vers de terreau seront
également les bienvenus pour panacher un peu l’hameçon. Un encadré est consacré
à l’utilisation des esches. 2€ pour les asticots et 75cents pour les vers de
terreau
Le total amorce plus esches est
à peine supérieur à 6€
Le choix du feeder est
capital !
Il
n’est pas question qu’il dérive pendant 20m. Il doit se poser au fond, rouler
un peu et se fixer. Trop lourd, il ne sera pas non plus intéressant car il
réduira considérablement la sensibilité du montage. Tout est affaire de
compromis !!
Le
type sera soit «cage» (en fin treillis), soit en plastique «ouvert» aux
extrémités. Quand le courant est vif, je préfère le dernier modèle car il
assure à l’amorce d’arriver à bon port.
Rythme et précision !
On a
toujours en tête la «pêche de fond», statique et passive, quand on pense au
feeder. Cela n’est pourtant pas le cas. Imaginez qu’il faut jeter 1 bon kilo
d’amorce en 4 heures et seulement dans un petit amorçoir de 30 à 50cc de
capacité ! Et oui, on va dire que cela fait environ un lancer toutes les 3
minutes maximum. J’ai dit que cette pêche était bon marché, pas que vous alliez
chômer au bord de l’eau. Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas
gringalet et, pourtant, après 4 ou 5 heures à jeter un feeder de près de 90g
avec l’amorce, je peux vous dire que parfois, je fatigue (je sais, je sais, je
devrais dormir la nuit … tant de choses à faire et si peu de temps !).
La
précision est importante aussi. Il est hors de question d’amorcer 10m². Avec le
peu d’amorce que vous avez (et rien ne sert d’en prendre plus), vous devez
concentrer le tir (des frappes amicales, bien-sûr). Un truc : prenez un
point de repère sur la berge en face (un arbre, … mais pas une vache, ça bouge,
ces bêtes-là) et attendez que le feeder soit bien stabilisé derrière vous pour
lancer. Pour la longueur, je ne suis pas un adepte du blocage du fil dans le
line clip du moulinet, c’est trop risqué en cas de très gros poisson. Une
marque sur le fil et/ou une ligature en nylon fluo seront parfaites.
La ligne
Reportez-vous
à mon schéma pour le montage «loop». Le bas de ligne de départ devra mesurer 1m
(12 à 18/100). Si vous ramenez des asticots sucés et que vous n’avez rien vu,
raccourcissez-le progressivement jusqu’à pouvoir proprement ferrer le poisson.
Si, par contre, vous enregistrez des touches top rapides, allongez le bas de
ligne.
Pour
le reste des détails sur la technique de pêche même, je vous renvoie aux
articles que j’avais écrits il y a un moment. Pour ceux qui ont un Email, je
peux vous les envoyer en format pdf.
Le ratio prix/poisson du feeder est à mon sens
imbattable. Pour me le prouver, je suis d’ailleurs revenu la semaine suivante
avec mes grandes cannes et tout le toutim. Pas possible de bien prendre alors
que des pêcheurs au feeder attrapaient régulièrement gardons et brèmes. Le
plaisir à la pêche est «aussi» de prendre du poisson. Si, en plus, cela se fait
sans se ruiner, c’est encore mieux. Le feeder, pêche de l’avenir ? Je dis
«oui». Il ne faut pas grand-chose pour bien le pratiquer et l’amusement qu’il
génère pourrait amener des jeunes à la pêche et son prix évitera de les faire
fuir. Les pêcheurs, dont la passion est mise à rude épreuve depuis quelques
années, y trouveront aussi une manière différente et nouvelle de pratiquer leur
art. La pêche change et le pêcheur doit aussi s’adapter. Comme le disait W.
Churchill : «changer, c’est s’améliorer. Changer tout le temps, c’est être
parfait». Cela s’applique tellement bien à notre sport !!
JNS
Article publié dans le FP N°203
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