Comme je vous l’avais promis, c’est le barbeau que nous allons pêcher cet été. Voici quelques points fondamentaux qui vous éviteront de rater vos pêches, à savoir : le matériel, le choix du poste, la technique proprement dite et les esches. Et vous verrez qu’avec peu de choses, on arrive à des résultats assez intéressants.
Mise à jour du 27/07/2014 et le 5/05/2015
En voie de raréfaction en
Meuse, le barbeau reste une des espèces dominantes dans l’Ourthe et l’Amblève.
Ce magnifique poisson vit dans des rivières aux eaux fraîches et bien
oxygénées, au fond graveleux-caillouteux et au courant rapide, ce qu’on appelle
la « zone à barbeaux ». Le pêcheur recherchant le barbeau est, lui,
en voie de disparition partout !! On prend ce poisson par hasard ou on se
fait casser. Le barbeau est pourtant un des poissons les plus passionnants à
pêcher : la touche est énorme, le combat brutal et la recherche des
meilleurs postes est extrêmement palpitante.
Passons aux choses sérieuses. Détaillons d’abord
le matériel, ensuite attaquons nous à la pêche des moustachus.
Un article sur le barbeau au chanvre et aux pellets sur le blog du Franc Pêcheur !
Mon article à propos de la pêche du barbeau en hiver et au feeder
1. Le matériel
Soyons systématiques : le gros matériel, puis
le petit.
La canne
Je ne vous conseillerai pas de marque en
particulier. Par contre, voici quelques trucs pour ne pas vous tromper dans
votre achat.
-
La puissance :
medium-heavy (80g.) ou heavy (110g.).
-
L’action : de pointe-progressive,
comme toute bonne canne au feeder
-
La longueur : 3,60m est
une bonne taille. Assez courte pour être maniable, assez longue pour permettre
de soustraire au maximum le fil de l’eau. Des cannes plus longues ne sont utiles que dans de très grosses rivières, comme la Meuse, le Rhin, etc.
-
Les anneaux : il ne faut
pas lésiner sur leur qualité, car le fil sera soumis à de fortes tensions. Des
SIC ou OAL.
-
Un porte-moulinet fixe est
préférable.
Vous trouverez de bonnes cannes entre 75 et 100€,
ce qui n’est pas particulièrement cher vu leur espérance de vie.
Mon article à propos du choix d'une canne au feeder
Mon article à propos du choix d'une canne au feeder
Le moulinet
Celui-ci ne devra pas être choisi trop
petit. Un moulin pour le lancer mi-lourd (mort-manié, par exemple) fera
l’affaire. La contenance d’une bobine profonde sera 200m de 30 ou 35/100.
Choisissez un moulinet qui possède en plus des bobines à faible capacité (150m
de 20 ou 25/100) dont vous vous servirez dans ce cas-ci.
L’épuisette
Sa tête doit être large, son filet profond et constitué
de mailles serrées pour que le premier rayon de la nageoire dorsale du barbeau
ne vienne pas s’y prendre. Le manche fera idéalement 2m50 et sera costaud, peu
importe le poids.
Les piques
Indispensables. Elles sont utiles pour maintenir
la canne la plus verticale possible, et ce afin d’éviter que le fil ne prenne
trop dans le courant. J’ai trouvé chez Janssens à Kessel-Lo un manche
télescopique sur lequel viennent se visser deux piques de 120-180cm. C’est
parfait, mais, malheureusement, quasi impossible à dénicher à Liège. Avis aux
bricoleurs !
Le fil
Autant pour la brème je préconiserais la tresse,
autant pour le barbeau je la trouve pénalisante. Son élasticité nulle est la
cause de casses nombreuses, le barbeau donnant des coups de tête énormes. Un
bon 25 ou 30/100 sera bien meilleur. D’ailleurs, je pense qu’aucun spécialiste
anglais de ce poisson n’utilise de la tresse sur son moulin, c’est tout dire.
En ce qui concerne le bas de ligne, il ne faut pas
descendre en-dessous du 16/100. La moyenne est même de 22/100. Cela peut paraître gros, mais le barbeau vit
dans des rivières à fonds caillouteux, donc assez éprouvants pour le fil, et il
a une défense très brutale.
Les émerillons
Cette pêche étant très exigeante et stressante
pour nos nylons, l’utilisation d’émerillons est indispensable. Ils seront de 3
types :
-
des simples sans agrafe n° 10ou 8
-
des agrafes de petites tailles
- des kits "running ledger" Fox ou Korum
Les hameçons
Bannissez tous les modèles trop fragiles et à
longue tige. L’hameçon à barbeau doit être fort de fer, rond, muni d’une longue
pointe et d’une hampe courte. Ne les choisissez pas trop petits, c’est à dire
entre 16 et 8.
Le meilleur modèle à palette est sans conteste le
Drennan Super Spade, totalement incassable et terriblement piquant. Il est
malheureusement difficile à trouver. Sinon, le Drennan Carbon feeder est
excellent.
Si vous préférez les hameçons à œillet, je vous
conseille le Drennan Mustad Specimen Plus, adapté aux très gros barbeaux (3kg et plus) et aux conditions difficiles.
Et les triplettes ?? Je ne les utilise pas.
Elles sont dangereuses pour le poissons et piquent mal ou trop fort. De plus,
un morceau de fromage ou de boudin tient bien mieux sur un montage cher aux
carpistes, le cheveu.
Les feeders
Ils seront de deux types :
-
Des «cage feeder», ouverts et
constitués de grillage
-
Des feeders fermés en plastique
Les premiers serviront à déposer de l’amorce et/ou
des asticots collés sur le fond. Les seconds ne seront utilisés que pour les
asticots non collés.
Leur poids doit aller de 10 à 40g en conditions normales, mais peut atteindre plus de 150g en période de crue ou dans les grands fleuves.
Le reste
-
De la colle à asticots.
Je vous conseille la colle «Colmic Arabic Gum», vendue en pot de 1L à 17€, elle
justifie entièrement son prix. Elle colle vraiment bien et est très économique
(20g. de colle pour 1kg d’asticots, soit près de 1.5L !!). De plus, son
système de fermeture la tient bien à l’écart de l’humidité. Je vous dirai plus
loin comment vous en servir.
-
Un bonne paire de ciseaux.
-
Pas
indispensables, mais utiles au cas où … : un peson, un mètre et un tapis
de réception pour les plus gros individus. Un appareil photo peut immortaliser
une belle prise.
-
Un panier ou une chaise pliable
à pieds réglables restent un must pour s’installer confortablement sur une
place rarement plane.
-
Une desserte pour garder les
esches à portée de main.
2. La pêche
Ce chapitre sera divisé en plusieurs paragraphes : comment choisir son coup, quand pêcher, comment préparer ses esches, montage de la ligne, s’installer et l’action de pêche.
a. Choisir son coup
Moment crucial, s’il en est. Généralement, il faut
rechercher les mouilles qui succèdent à des maigres, en d’autres termes,
recherchez les trous qui suivent un rapide, c’est le meilleur poste.
L’utilisation de lunettes polarisantes permet de situer précisément ces zones
plus profondes. S’il fait frais et peu ensoleillé, les barbeaux se tiendront dans
la partie la plus calme du trou. Inversement, lorsqu’il fait chaud, ils auront
tendance à se rapprocher des zones les plus rapides et fraîches.
Petite remarque, moins il y a de courant (à
condition que l’eau soit toujours bien oxygénée) et plus il y a de fond, plus
gros les barbeaux seront. Les petits se tiennent, eux, dans les courants.
Selon la saison, le choix du poste sera également différent. En début de saison, le barbeau préfèrera les postes bien oxygénés et avoisinant 1 mètre de profondeur. En fin de saison et en hiver, il se tiendra plus volontiers dans les zones plus profondes.
Selon la saison, le choix du poste sera également différent. En début de saison, le barbeau préfèrera les postes bien oxygénés et avoisinant 1 mètre de profondeur. En fin de saison et en hiver, il se tiendra plus volontiers dans les zones plus profondes.
b. Quand pêcher
La pêche du barbeau est
faite pour les lève-tôt ou les couche-tard. Je m’explique, soit vous irez
pêcher au lever du soleil, soit vous attendrez le coup du soir. Trop chaude,
l’après-midi est rarement productive, hormis durant des journées nuageuses et
fraîches.
c. Les esches
- Le très classique gros asticot est
l’esche la plus polyvalente et il est toujours efficace. J’en utilise à chaque
fois environ 1.5L de blancs auquel j’adjoins 2 rations de rouges et bronzés. Je
les nettoie et j’en enlève toute la sciure sur un tamis. Ensuite, je les place
dans un bac peu profond et, soit je les colle, soit je les laisse ainsi.
- J’ai testé la crevette rose avec succès,
prenant de très beaux spécimens. Achetez un sachet de 250g pour une ou deux
parties de pêche.
- Le fromage ou un morceau de boudin
très ferme sont des esches classiques que je monte, comme je l’ai dit
précédemment, sur un cheveu, comme pour la carpe.
- Si les eaux sont «piquées», un beau ver de
terre coupé en deux sera particulièrement efficace. Un gros pellet halibut sera également une esche de choix. Une règle : plus les eaux sont troubles, plus l'esche doit être visible, donc grosse !
- Le chanvre et le froment sont des graines appréciées par le
barbeau. Le premier servira à former une sorte de lit attractif, mais non
gavant, les grains étant trop petits et allant se coincer entre les pierres. Le
second sera frondé régulièrement et pourra être mis à l’hameçon.
d. La ligne
Une photo est plus simple qu’un long
discours :
Le bas
de ligne mesurera 50cm au départ de la pêche, mais devra être parfois raccourci (surtout à l'asticot) ou allongé (pêches difficiles, eaux très claires). Des gaines en caoutchouc vous permettront d'éviter bien des emmêlements.
e. Le poste
Le poste devra être positionné en amont du
coup. En effet, dans le courant, on ne pêche avec précision qu’en aval
(dessous).
Il faut essayer de s’installer le plus
confortablement possible et de disposer des esches à portée directe des mains
(grâce à la desserte).
L’épuisette sera également proche du pêcheur.
La pique sur laquelle reposera la canne sera
plantée bien verticale et déployée au maximum (1m50 si possible). Elle sera
soit devant le pêcheur, soit légèrement en aval, ce qui a pour effet de
soustraire encore un peu le fil à la pression de l’eau.
f. La pêche
Après tous ces
préliminaires, nous allons passer enfin au vif du sujet par le biais de
questions-réponses.
Q. : Je viens
d’arriver sur mon coup. Que dois-je faire en premier lieu ?
D’abord, il faut
s’occuper des esches et de l’amorce. Ensuite placer son panier et disposer le
matériel et, enfin, monter sa ligne. Cela vous évitera de perdre du temps.
Q. : Pourquoi
coller les asticots ?
Tout d’abord, vous
n’êtes pas obligés de les coller. Il suffit alors d’utiliser des feeders
fermés. L’intérêt du collage réside dans le fait que vous ne serez pas obligés
d’acheter des feeders fermés et, surtout, qu’il permet de déposer bien plus
d’asticots sur le fond à chaque lancer.
Q. : Comment coller
mes asticots ?
1.
Il faut tamiser les asticots
pour éliminer la sciure ou le maïs dans lesquels ils étaient conservés.
2.
Placer les larves propres dans
un bac bien sec.
3.
Saupoudrer les bestioles avec
la colle arabique.
4.
Remuer le tout et laisser agir
pendant 10 minutes (le temps de monter le reste du matériel)
Q. : Faut-il
mouiller les asticots ?
Avec la gomme arabique,
non. Cependant, durant la pêche, les esches pouvant sécher sous l’action du
vent ou du soleil, il est parfois nécessaire de les humecter avec un
pulvérisateur. Mais attention, la manœuvre devra se faire prudemment. Il faudra
très peu d’eau et laisser les asticots se recoller 5 minutes, sous peine
d’avoir un résultat gluant et inutilisable.
Q. : Où dois-je
lancer ?
Afin de ne pas
accrocher, il est nécessaire de lancer soit devant soi, soit, et c’est souvent
mieux, légèrement en aval.
Q. : Je suis
accroché, que faire ?
J’ai un truc !! Et
il est très fiable. Il faut laisser glisser la ligne dans le courant pendant au
moins 20 mètres. Ensuite, fermer le moulinet et ferrer dans le sens contraire
du courant, scion au raz de l’eau. La panse formée par le fil va tirer sur le
feeder, le décrochant par la même occasion.
Q. : L’amorçage,
que faire ?
Si le coup est bien
choisi, un tapis d’amorce n’est pas nécessaire. Il peut même être négatif en
amenant un peu de tout sur le coup. Je conseille plutôt de jeter un bon 1/3 de
litre de chanvre et quelques poignées de froment qui vont former un tapis
attractif.
Le plus simple, et c’est
la solution que j’ai retenue, est de n’amorcer qu’avec des asticots. Il faudra
jeter un feeder plein toutes les 2-3 minutes et garder ce rythme tant que le
poisson n’est pas bien présent.
Q. : Comment voir s’il y a du poisson ?
Très simple ! Le
barbeau est un poisson qui saute hors de l’eau d’une manière très peu discrète
quand il est actif.
Q. : Beaucoup de
poissons, beaucoup d’asticots ?
Absolument. N’hésitez pas à fortement remplir votre feeder si les touches
sont nombreuses.
Q. : Et la touche ?
L’essayer, c’est
l’adopter ! Violente, brutale, … terrible, quoi !
Vous ne pourrez pas la
louper tant elle est franche et puissante.
Q. : Mon scion
vibre et est parcouru par de gros chocs, mais je ferre dans le vide. Que se
passe-t-il ?
Et bien, c’est simple, les barbeaux donnent des coups de nez directement
dans le feeder pour se servir. Il est temps de diminuer la longueur du bas de
ligne. Parfois, il ne faut laisser que 5 ou 10 cm !
Q. : J’ai des
touches trop rapides et je ferre dans le vide. Que faire ?
Cette fois-ci, il semble
que vous soyez tombés sur des timides. Augmentez donc la longueur de votre bas
de ligne (jusqu’à 60-70cm).
Q. : Et à
l’hameçon, je mets quoi ?
On est pas là pour
prendre des ablettes, donc de 3 à 8
asticots ou bien une crevette rose feront l’affaire !
Q. : Je pêche au
feeder fermé et mes asticots n’ont pas le temps de sortir que j’ai déjà un
poisson ?
Il ne vous reste plus
qu’à agrandir les trous avec vos ciseaux.
Q. : J’amorce
régulièrement, mais je n’ai plus de touches depuis plus de 20 minutes. Où sont
les barbeaux ?
Vous en avez pris
pendant 2 ou 3 heures ?
-
Si oui, j’ai une mauvaise
nouvelle pour vous : votre coup est épuisé. Il est temps de changer de
place ou de rentrer chez soi.
-
Si non, il faut que vous essayiez
plus en aval ou en amont et/ou que vous changiez de distance. Les barbeaux ont
bougé.
3. Derniers conseils
1.
Relâchez directement les
barbeaux. Ils sont fragiles et ne supportent que peu la bourriche. Pour les
besoins de l’article, je n’ai pas suivi ce point, mais ne faites pas comme moi.
Merci pour eux.
2.
Rien ne sert de rester
longtemps à la même place, car après 3 heures, le coup s’épuise. Voyagez donc
léger.
3.
Si la veine de courant est à 10
mètres, rien ne sert de pêcher à 25. Ce n’est pas parce qu’on pêche loin, qu’on
prend beaucoup !!
Je ne doute pas que vous
prendrez du plaisir à pêcher le barbeau et j’espère que cet article vous
servira bien. Pour terminer, voici
quelques bons endroits sur l’Ourthe : Chanxhe près du pont du
chemin de fer, Comblain-au-Pont à la confluence avec l’Amblève, les trous en
amont de Comblain, l’aval du pont de Hony et l’aval du barrage de Hony, mais
aussi Bomal, Hotton, Mellereux, …
Photos de Bruno Chermanne, Rédacteur du magasine Le Pêcheur Belge
(Un très grand merci à toi)
Texte de Jean-Noël Schmitz
Article paru dans le Pêcheur Belge et le Franc Pêcheur n°187
Merci pour les infos ! Je peche a Hamoir et peine a en prendre hormis des chevesnes.
RépondreSupprimerThanks great bllog post
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